Sexisme, misogynie, violence : les pubs pas ragoûtantes pour les jeux mobiles

Quand la réclame normalise le pire

Sexisme, misogynie, violence : les pubs pas ragoûtantes pour les jeux mobiles

La pub n'a jamais servi à faire évoluer les consciences, et c'est encore moins le cas des réclames débilitantes pour les jeux mobiles, qui pullulent sur les réseaux sociaux. Trois d'entre elles ont été récemment épinglées par une enquête de Sky News, et on se demande bien ce qui est passé par la tête des éditeurs de ces jeux.

Les pubs pour Project Makeover (édité par Magic Tavern), Gossip Harbor (de Microfun) et Hollywood Story (Nanobit) véhiculent des stéréotypes misogynes de la pire espèce. Dans la réclame pour Project Makeover, on peut voir un bonhomme verser sur la tête de sa copine les cendres de son père (!) pour la forcer à aller dans un salon de beauté.

Une pub pour Gossip Harbor montre un homme agressant sa fille et sa femme, ce qui affiche à l'écran les choix « Partir » ou « Endurer ». Celle de Project Makeover dépeint une femme peu attirante qui perce un préservatif pour piéger un homme dans une relation. Oui, il faut se pincer pour y croire.

Et le pire, c'est que ces jeux (des match 3, essentiellement) cartonnent ! D'après des données de Similarweb et d'AppMagic, ces trois jeux ont accumulé plus de 67 millions de téléchargements et généré la bagatelle de 367 millions de dollars de micro-transactions ! Et évidemment, ce ne sont là que trois exemples parmi beaucoup d'autres.

La chaîne britannique a obtenu des réactions des studios incriminés. Microfun a retiré les publicités, « elles ne sont plus diffusées, et nous avons fait tout notre possible pour nous assurer qu’elles restent inaccessibles ». Naobit affirme que les pubs pour ses jeux sont censés présenter des scénarios « fictifs et légers, qui ne promeuvent ni des stéréotypes nuisibles ni des violences basées sur le genre ». Ça n'est pourtant pas le cas… Magic Tavern a préféré garder le silence.

L'affaire est désormais entre les mains de l'Advertising Standards Authority, qui il y a deux ans avait tapé du poing sur la table conte ces réclames pour jeux mobiles qui pouvaient générer des « offenses graves ou généralisées ».