Capcom a du boulot pour l'IA générative

Pas question de lui confier l'écriture des histoires

Capcom a du boulot pour l'IA générative

Les éditeurs et les studios qui contemplent avec effroi l'explosion des budgets de développement des jeux vidéo sont à l'affût de toutes les solutions pour faire des économies. Et qu'on l'apprécie ou pas, l'intelligence artificielle générative fait partie de l'arsenal des entreprises. Certaines veulent s'en servir bêtement comme EA, d'autres jouent davantage la carte de la prudence et testent des trucs.

EA à fond dans l’IA générative… et dans le mur ?
Après ces conneries de NFT et de blockchain, l’industrie du jeu vidéo s’est jetée comme une morte de faim sur le buzzword du moment, l’IA générative. On l’a vu en mai dernier dans le délirant exercice prospectif de Sony, mais aussi dans des déclarations ici et là, cette technologie intéresse

C'est le cas de Capcom. Pas question de laisser l'IA générative s'occuper du gameplay, de l'histoire ou du design des personnages. Cette technologie est testée pour accomplir des tâches pénibles, comme l'explique Kazuki Abe, directeur technique de l'éditeur. Pour créer l'environnement d'un jeu, il faut au préalable plancher sur les centaines de petits éléments qui composent cet environnement.

« Par exemple, si un poste de télé doit être présent dans le jeu, il n'est pas possible d'utiliser un produit réel tel quel. Il est nécessaire de réfléchir à la forme, au logo du fabricant, et à d'autres éléments pour les concevoir soi-même », explique-t-il. Et ce qu'il faut imaginer pour un téléviseur doit être multiplié par le nombre d'objets du jeu.

Chaque idée ne se limite pas à une simple description, elle exige aussi des illustrations détaillées qui transmettent les intentions des directeurs artistiques et des artistes. « Ces objets existent par milliers, voire par dizaines de milliers dans un seul titre, et plusieurs idées sont nécessaires pour chacun afin de procéder à des comparaisons », détaille Kazuki Abe. « En incluant les idées non retenues, nous devions finalement réfléchir à des centaines de milliers d'idées » — le tout pour des éléments que le joueur ne verra pas nécessairement, mais qui participe de l'ambiance du jeu.

L'IA générative peut dans ce cas là être un outil intéressant, selon lui. « Il est désormais possible de générer des idées en collaborant avec [cette technologie], comme dans une séance de brainstorming », indique le directeur de Capcom. « Nous avons également mis en place un système qui évalue si les idées générées (textes, images) respectent nos exigences. Si elles ne les remplissent pas, des invites de correction sont créées automatiquement et le processus de génération est relancé. »

Le prototype est déjà en mesure de générer des résultats en quelques secondes, « un avantage essentiel dans une industrie où tout va très vite ». Capcom a l'intention d'améliorer son système afin de le proposer à ses partenaires, et surtout pour réduire les coûts et accélérer le développement.

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Source : Automaton