12 min de lecture

Donkey Kong Bananza a la pèche, Steam glisse sur une peau de banane

Les actus et sorties de la semaine du 20 juillet
Donkey Kong Bananza a la pèche, Steam glisse sur une peau de banane

Nostick Reloaded ? C’est votre phare dans l'océan de l'actu JV : une infolettre livrée chaque dimanche vous résumant ce qui s'est passé ces derniers jours dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre Steam qui fait le ménage dans ses jeux de cul et le lancement de Donkey Kong Bananza, on ne peut pas dire qu'on se soit ennuyés.

On vide le backlog de la semaine

Par Mickaël

Steam cède aux pressions de ses prestataires de paiement

Impossible d'y couper, si vous avez le malheur de trainer sur Steam de temps en temps, vous êtes forcément tombé sur quelques uns des jeux olé-olé suggérés par la boutique. Certains d'entre eux risquent bien de disparaitre corps et âme — personne ne les regrettera vraiment, au vu de leurs thématiques craspecs. Mais cela reste tout de même inquiétant pour l'avenir.

Steam a mis à jour cette semaine ses « guidelines » que les développeurs doivent respecter pour que leurs jeux soient distribués dans le magasin. La nouvelle règle concerne « le contenu pouvant enfreindre les règles et normes établies par les prestataires de paiement de Steam, les réseaux de cartes bancaires, les banques ou les fournisseurs d'accès à Internet ». En particulier, « certains types de contenus réservés strictement aux adultes. »

Cette règle, particulièrement vague, ne précise pas le type de « contenus adultes » qui sont visés par les réseaux de cartes bancaires et les services de paiement type PayPal. La mise en œuvre de cette nouvelle politique a toutefois eu un impact immédiat : SteamDB a enregistré le retrait de dizaines de jeux dont les titres font référence à l'inceste, au viol, à l'esclavage et à la prison.

Ces titres ne manqueront pas à grand monde pour dire la vérité, mais ces retraits forcés marquent un précédent qui n'est pas de bon augure : les Visa, Mastercard et autres PayPal, des intermédiaires obligés pour les paiements en ligne, s'érigent en effet en censeurs qui imposent leurs lois.

Aujourd'hui, ces infrastructures ciblent des jeux dégueulasses au contenu répréhensible. Mais demain, qui sait quels genres de jeux seront visés : titres LGBT+ friendly ? Jeux mettant en valeur la diversité ? Ou des jeux jugés trop violents comme Mortal Kombat ? Il y a de quoi se poser des questions.

Les licenciés de King ont créé l'IA qui les a virés

Les dindons de la mauvaise farce. La grande faucheuse de Microsoft a taillé dans le vif des effectifs du studio King, qui fait partie des principales victimes de la dernière charrette chez Xbox. 200 personnes ont perdu leur boulot dans les bureaux européens du créateur de Candy Crush, dont le succès sur les smartphones ne l'a pas mis à l'abri du coup de hache.

Microsoft a surtout taillé au sein des cadres, ainsi que dans les effectifs en charge de l'interface utilisateur et des contenus narratifs (la création de niveaux, en somme). Une source de MobileGamer explique que les licenciements ont surtout touché des personnes qui ont passé ces dernières années à développer et à entraîner des outils IA… pour faire le boulot à leur place.

Autrement dit, les outils IA mis au point par ces salariés pour concevoir des niveaux et du contenu les remplacent aujourd'hui. « Le fait que des outils d’IA remplacent des personnes est absolument dégoûtant, mais tout tourne autour de l’efficacité et des profits, même si l’entreprise se porte très bien dans l’ensemble », poursuit la source du site.

L'histoire est invraisemblable, mais malheureusement il faut craindre qu'elle se répète ailleurs dans d'autres studios. Le cas de King est particulièrement révélateur : il y a deux ans, Steve Collins le patron des technologies de l'entreprise avait annoncé que son ambition était de « pivoter vers une société IA ». On y est.

Ubisoft a le népotisme tranquille

L'avenir d'Ubisoft est entre de bonnes mains, celles de la progéniture du patron ! Dans un cas de népotisme spectaculaire, Yves Guillemot, le PDG d'Ubisoft, a en effet nommé son fils, Charlie Guillemot, au poste de chef de la nouvelle entité créée par l'éditeur avec Tencent. Cette structure, qui n'a pas encore de nom, sera chargée de l'avenir d'Assassin's Creed, Far Cry et Tom Clancy’s Rainbow Six — autrement dit, trois des plus grosses et lucratives franchises Ubisoft.

Le petit Charlie est donc propulsé co-CEO de cette filiale (qui à terme a vocation à agir indépendamment de la maison mère). L'autre casquette est portée par Christophe Derennes qui a fait toute sa carrière chez Ubi ; il a dirigé entre autres le studio de Montréal. Le boulot de ce duo bizarrement assorti est de « définir la stratégie et la vision » pour ces marques, et de « créer les bonnes conditions pour que les équipes puissent opérer au plus haut niveau ».

Et vous pouvez me croire, Charlie sait y faire en matière de vision. Il a en effet mené à la gloire le studio mobile Owlient (création… d'Ubisoft), avant de cofonder Unagi, une société spécialisé dans le web3. Un vrai champion. Alors les accusations de « nepo baby », vous pouvez les garder pour vous merci.

Charlie a d'ailleurs tenu à mettre les points sur les i dans une interview chez Variety. « Je comprends complètement d'où viennent [ces accusations], et je veux être clair à ce sujet. Oui, je suis le fils de Yves. Je ne m'en cache pas ». Le contraire aurait été étonnant. « Mais ma nomination ne tient pas seulement aux liens familiaux ; elle répond aux besoins d’Ubisoft en ce moment. » Le besoin de rouvrir la boîte à baffes ?

Évidemment, « ce qui compte n'est pas mon nom » (même si bon, ça a sûrement aidé), « mais le travail qui nous attend. » Il ajoute : « Je me vois comme quelqu'un qui contribue, qui supporte et qui aide à créer les bonnes conditions pour que tout le monde puisse faire son meilleur boulot. » Pour le boulot de planqué, il s'y connait.

L'IA générative prend pied sur Steam

L'intelligence artificielle débarque en force sur Steam, qu'on le veuille ou non. D'après un décompte de Totally Human, plus de 8 000 jeux distribués dans la boutique de Valve utilisent cette technologie, contre 1 000 il y a un an. Cela représente 7 % du catalogue total de Steam… mais 20 % des jeux apparus jusqu'à présent cette année.

Et ces chiffres pourraient être plus élevés. Les développeurs doivent en effet annoncer la couleur dans les fiches de leurs jeux dans un encadré dédié. C'est une divulgation volontaire et pas une obligation — certains tentent d'ailleurs de le cacher comme Activision avec Black Ops 6, mais des visuels générés par IA ont révélé le pot aux roses et forcé l'éditeur à jouer franc jeu.

L'encadré de Black Ops 6.

Les développeurs doivent également détailler l'utilisation qui est faite de l'IA générative dans leurs jeux. Dans 60 % des cas, il s'agit de générer des visuels comme des fonds ou des personnages. La technologie sert également pour créer du son, du texte, des images de promo ou pour le marketing, ou encore pour le code. Le rapport indique aussi que l'IA est utilisée pour détecter le contenu des utilisateurs jugé offensant ou inapproprié.

Peu importe les sentiments que l'on peut avoir pour l'IA générative : les développeurs s'en servent dans leurs jeux, et de plus en plus. La technologie est problématique, en particulier le fait qu'elle ne crée rien de nouveau mais s'appuie sur les contenus ayant servi à entraîner ses modèles. Les jeux risquent bien de beaucoup plus se ressembler dans les prochaines années !

Le destin s'acharne sur Bungie

Après avoir repoussé Marathon aux calendes grecques, Bungie n'a plus guère que Destiny 2 auquel se rattacher. Mais voilà : le MMO n'est plus tout jeune et « La Forme Finale », l'extension sortie en juin 2024, a représenté tout autant un point d'orgue qu'une conclusion tout à fait acceptable pour la saga « Light and Darkness ». Rien ne meurt tout à fait jamais, surtout dans le jeu vidéo, et le studio continue de produire du contenu pour le titre — malheureusement, les joueurs ne sont plus guère au rendez-vous.

« Edge of Fate », la dernière extension du jeu, devait secouer le ronron quotidien des joueurs de Destiny 2 avec une campagne non linéaire. Hélas, le lancement du DLC ce 15 juillet n'a pas été couronné de succès, au moins sur Steam. Le jeu a flirté avec les 100 000 joueurs connectés en simultané, selon SteamDB, sans parvenir à dépasser ce seuil.

C'est toujours mieux que les 30 à 40 000 connexions simultanées du mois précédent, mais Bungie pouvait s'attendre à mieux. On est en tout cas très loin des 315 000 décrochés par « La Forme Finale » à son lancement l'an dernier. « Edge of Fate » est la première des deux extensions prévues dans le cadre de la nouvelle histoire « Year of Prophecy ».

FromSoftware travaille sur un projet mystérieux

On est bien occupé chez FromSoftware. Le studio japonais bûche en ce moment sur le contenu post-lancement d'Elden Ring: Nightreign et sur son exclusivité Switch 2, The Duskbloods. De quoi occuper plus d'un développeur, mais selon le site MP1st, FromSoft s'est ajouté un nouveau jeu dont seul le nom de code est connu, « FMC ». Le titre serait à un stade « avancé » de sa production… et il pourrait sortir pas plus tard qu'en 2026 !

Les jeux dont les noms de code débutent par « F » sont habituellement en lien avec les franchises Dark Souls ou Armored Core. Il pourrait donc s'agir du remaster attendu de longue date pour Dark Souls III, ou d'une extension pour Armored Core VI: Fires of Rubicon. « FMC » serait par ailleurs un titre développé pour plusieurs plateformes, il ne s'agirait donc pas de The Duskbloods.

Beaucoup croisent en tout cas les doigts pour que FromSoft revienne à ses premières amours, c'est à dire une aventure solo après Nightreign et The Duskbloods (qui sera un jeu multi). Hidetaka Miyazaki, le directeur emblématique d'Elden Ring, avait d'ailleurs tenu à rassurer son monde à l'occasion de la présentation du jeu pour la Switch 2. « [The Duskbloods] est avant tout d'un jeu multijoueur en ligne, mais cela ne signifie pas que nous avons décidé, en tant qu'entreprise, de nous orienter davantage vers des jeux axés sur le multijoueur à l'avenir », a-t-il indiqué.


Les sorties de la semaine

Par Félix

J’ai pas l’air Kong

Les propriétaires de Switch 2 vont pouvoir abandonner Mario Kart World : Donkey Kong Bananza, la deuxième grosse exclusivité de la console, est sorti cette semaine. On y retrouve le célèbre singe qui va cette fois-ci s’en donner à cœur joie pour ravager des niveaux fortement destructibles à la recherche de tout un tas de bidules à collectionner. Il est accompagné de Pauline, qui pourra lui filer un coup de main en l’aidant à se transformer pour gagner quelques capacités (plus de force, courir plus vite…). Les tests sont unanimes en décrivant un jeu très fun qui se renouvelle bien tout au long de l’aventure. Nintendo n’a pas loupé l’occasion de proposer des mondes variés introduisant à chaque fois de nouveaux gimmicks sous la forme de matériaux à éclater (lave, glace, explosifs…). Beaucoup regrettent bien une aventure très simple au début qui se rattrape sur la fin ou quelques petits soucis de maniabilité, mais si vous attendez Super Mario Odyssey 2, c’est sans doute ce qui va s’en rapprocher le plus pendant un moment. 80 € sur Switch 2.

Un poing c’est tout

What the Puck ?

L’autre grosse sortie de la semaine a été ‌Shadow Labyrinth, un titre qui revisite la licence Pac-Mac dans un style bien plus d4rk. C’est un metroidvania en 2D dans lequel on incarne un amnésique que Puck (la boule jaune) a fait venir d'une autre dimension. Pac-Man est ici une sorte de compagnon pas fiable et manipulateur qui dévore les cadavres après les combats. Le gameplay est pas mal avec une partie exploration réussie et des passages un peu plus originaux où l’on incarne Pac-Man dans des niveaux faisant référence au jeu d’origine. Il y a ce qu’il faut côté secrets à découvrir et clins d’œil pour les nostalgiques de Namco. Cependant, les testeurs parlent d’une histoire qui se prend trop au sérieux dans un univers de science-fiction pas très joli à regarder. Bref, c’est plutôt réussi, mais vous pouvez largement attendre que ça tombe dans le bac à promos. Sinon, comptez 30 € pour une quarantaine d’heure de jeusur Steam, Switch et consoles. 

Un poil trop liné’Hair

Bilan en demi-teinte pour le jeu d’infiltration isométrique Eriksholm: The Stolen Dream. On se faufile dans les ruelles de la capitale d’une Suède alternative ravagée par la peste au 19e siècle en incarnant Hanna, une orpheline à la recherche de son frère. Celle-ci débloque de nouvelles capacités au fil de l’eau (éteindre les lampes, distraire un garde). Côté pile, les testeurs évoquent un jeu très joli et bien réalisé au gameplay solide. Côté face, ils regrettent une histoire pas terrible et un jeu très linéaire. Ce n’est pas un bac à sable et le joueur n’a visiblement pas beaucoup de satisfaction à résoudre les embûches que lui balance le jeu. Bref, c’est pas mauvais, mais pas top non plus. Une démo est dispo si vous voulez tenter le coup, comptez sinon 40 € sur PC et consoles. 

Alors, on s’infiltre ?

Tu cliques ou tu pointes ?

L’intrigant jeu narratif The Drifter est également sorti cette semaine. On avait l’œil dessus depuis un bout de temps pour ses superbes graphismes en pixel-art et son intrigue inspirée de King, Crichton et Carpenter. C’est un thriller en point'n click dans lequel on incarne un vagabond assistant à un meurtre avant de se faire tuer… et de revenir à la vie. Il réalise alors qu’il est victime d'un coup monté pour meurtre, ce qui va l’amener à enquêter et à déjouer une conspiration plus grosse qu’elle n’en a l’air. On ne rigole donc pas beaucoup dans The Drifter, même si les développeurs ont tout de même glissé quelques blagues typiques des vieux point'n click qui détendent l’atmosphère. Les personnages sont doublés et les énigmes pas trop tarabiscotées, ce qui en fera une bonne lecture de l’été à installer sur votre Steam Deck. 16,57 €, uniquement sur PC.

Mais aussi

La semaine a été bien remplie. On a par exemple vu arriver en accès anticipé Dawn Apart, un petit jeu mélangeant colonisation spatiale et gestion d’usine bien accueillie vendue 18 €. Dans le même registre, Kaizen: A Factory Story nous invite à gérer les lignes de production d’une usine japonaise pour le même prixNeverwinter Nights 2 est de retour dans une édition « Enhanced » visiblement bien feignante au vu des critiques Steam et qui ne mérite sans doute pas 29 balles. Terminons en mentionnant la sortie du run'n gun/roguelike Neon Abyss 2 pour 17,55 €, et de Eden Zero, une adaptation du manga éponyme (60 € tout de même).


On pense aussi à eux cette semaine

John Wick Hex se fait couper la tête

C'est trop tard pour castagner des bad guys dans la peau de John Wick. Le seul jeu officiellement licencié aux couleurs de la saga bourrine avec Keanu Reeves, John Wick Hex, a tiré sa révérence ce jeudi. Le titre, développé par le studio Bithell Games, était sorti fin 2020. Ceux qui ont acheté le jeu avant la date fatidique du 17 juillet (PC ou consoles) peuvent continuer à y accéder normalement, mais il n'est plus possible de l'obtenir. Aucune raison n'a été avancée pour le délistage, mais peut-être s'agit-il d'une licence non renouvelée. En plus de mettre en scène Baba Yaga, John Wick Hex se payait le luxe d'être un jeu non pas de baston, mais de stratégie au tour par tour.

Encore du neuf pour Cyberpunk 2077

Quand y'en a plus, y'en a encore ! CD Red Projekt avait annoncé il y a 7 mois qu'il en avait terminé avec les mises à jour pour Cyberpunk 2077 — mais que voulez-vous, Night City c'est pour la vie. Une nouvelle version 2.3 du RPG apporte ainsi du contenu supplémentaire sous la forme d'un nouveau service de robotaxi Delamain : le joueur indique le point de la map où il veut se rendre, et sa voiture (ou un tacot Delamain) fait le reste. De nouveaux véhicules font aussi leur apparition : 3 voitures et une moto, avec leurs petits boulots à côté pour les débloquer. Enfin, le studio a ajouté le support VRR pour les consoles, celui du FSR 4.0 et du FSR 3.1 d'AMD, le XeSS 2.0 d'Intel, sans oublier des réglages améliorés pour le HDR.

EA prépare le terrain pour Battlefield 6

@rivaLxfactor

EA ne rigole pas avec le prochain épisode de Battlefield. L'éditeur a mis beaucoup d'œufs dans le panier de son futur FPS qui doit non seulement faire oublier le semi-flop de Battlefield 2042, mais aussi marquer le grand retour de la franchise avec une ambition démesurée : atteindre les 100 millions de joueurs. Le groupe devrait organiser 3 jours de présentation à compter du 29 juillet, avec possiblement une bêta ouverte juste après. Quant au titre du jeu, ce sera probablement, et tout simplement, Battlefield 6 selon une caisse de goodies reçue par un créateur de contenus.

osef

Benjamin Evan Ainsworth, l'acteur qui incarnera Link dans le futur film adapté de La Légende de Zelda, n'est même pas blond.


Merci de nous lire !
👉 Et n’hésitez pas à passer une tête sur notre site 
Nostick.fr !
👉 Nous sommes aussi sur 
Bluesky, et vous pouvez nous soutenir sur Ulule.

⭐️ Devenez Super star Nostick et affichez votre nom ou pseudo et votre jeu du moment ici !
👉 Toutes les infos ici. ⭐️

  • Félix a les chocotes dans Silent Hill 2.
  • Mickaël, 50 % rédacteur, 50 % glandeur dans RoboCop: Rogue City.
  • Cédric passe des heures à faire son château parfait dans Foundation.
  • Le Vav’ se lance dans l'aventure moyenâgeuse dans Kingdom Come Deliverance II.
  • Jack rallie ses troupes dans Total War: Three Kingdoms.
  • eFoxot se rafraîchit en attendant Frostpunk 2.
  • Robin chasse les grosses bébêtes dans Monster Hunter Wilds.
  • Niobius explore l’univers tapenade-punk de Caravan SandWitch.