Valve dévoile sa Gabe Cube, le nouveau Call of est de sortie et tout le monde s'en fout
Nostick Reloaded ? C’est votre phare dans l'océan de l'actu JV : une infolettre livrée chaque dimanche vous résumant ce qui s'est passé ces derniers jours dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre trois (3 !) nouveaux produits Valve, le dernier Anno et une date pour Pokémon Pokopia, on ne s'est pas vraiment tourné les pouces.
On vide le backlog de la semaine
Par Mickaël
La GameCube de Valve
Après le flop retentissant de sa première tentative il y a dix ans, Valve a remis une pièce dans la (Steam) machine cette semaine avec une nouvelle proposition beaucoup plus cohérente pour s'imposer sur le bureau et, surtout, dans le salon des joueurs. La première tentative de 2015 a misérablement échoué : trop de config', trop de confusion dans les prix, pas assez de jeux.
Valve a beaucoup appris depuis. Le Steam Deck lancé en 2022 reste encore aujourd'hui le meilleur rapport qualité/prix (et de loin) sur le marché des consoles portables. Quant aux jeux, la couche de compatibilité Proton sait faire tourner la grande majorité des jeux PC sous Linux, parfois mieux que sous Windows. Alors pourquoi ne pas pousser son avantage ?
La Steam Machine dévoilée cette semaine, et qui devrait être commercialisée début 2026 (au premier trimestre, probablement), est le fruit de ces cogitations. C'est une console PC de salon qui tient dans un cuboïde de 15 cm carré environ. En termes de design, l'appareil a été pensé pour ne pas prendre de place à côté de la télé, et il peut être aussi discret que voyant avec sa barre lumineuse et sa façade interchangeable.
C'est surtout l'intérieur qui est intéressant. Valve a pris un Steam Deck, en a retiré l'écran et la batterie, ajouté un énorme système de refroidissement pour éviter la surchauffe tout en faisant le moins de bruit possible, et travaillé avec AMD sur un processeur et un circuit graphique custom.
Le processeur, une puce Zen 4 de 6 cœurs à architecture Zen 4, file jusqu'à 4,8 GHz avec un TDP de 30W. Le GPU RDNA3 embarque 28 unités de calcul à 2,45 GHz, et surtout l'enveloppe thermique pousse jusqu'à 110W. Un appareil branché continuellement sur le courant peut tirer bien plus de jus qu'un Steam Deck, donc plus de puissance ! Valve promet d'ailleurs des performances six fois supérieures au Steam Deck.
On a presque envie de dire, « c'est tout ? ». Mais l'optimisation logicielle aux petits oignons permettra très certainement de faire des miracles, comme c'est le cas du Steam Deck, toujours très capable aujourd'hui de faire tourner des triple A en mobilité. Valve a jeté son dévolu sur 16 Go de RAM et 8 Go de mémoire vidéo, ce qui a fait pas mal tiquer : certains titres se montrent extrêmement gourmands en matière de VRAM, et l'enveloppe risque vite d'être dépensée à moins de sacrifier certaines fonctions comme le ray-tracing.
Ces caractéristiques techniques dessinent le portrait d'un PC milieu de gamme, dont la puissance devrait être équivalente à celle d'un ordinateur équipé d'une Radeon RX 7600 mobile, voire d'une RTX 4060. Des specs suffisantes pour faire tourner des jeux correctement en 4K à 60 i/s (avec un upscale FSR tout de même). La Steam Machine sera proposée en deux versions, de 512 Go et 2 To. Pour la fiche technique, Valve a regardé l'enquête Steam sur le matériel pour proposer quelque chose d'un peu supérieur à la moyenne.
Le constructeur a surtout voulu rester dans les clous d'une console « abordable ». Hélas, sans donner de prix — on peut le comprendre au vu de la situation compliquée dans la chaîne d'approvisionnement, sans oublier la stupide taxe Trump sur les importations qui impacte l'économie mondiale.
Valve promet en tout un prix « équivalent à celui d'un PC aux caractéristiques semblables ». Les ordinateurs avec ce type de carte graphique et de processeur tournent autour des 800 à 1 000 €. Si Gaben veut vraiment se faire une place dans le salon, on peut espérer un petit coup de pouce de sa part : l'entreprise pourrait en effet vendre la Steam Machine à prix coûtant, voire à perte en misant sur la vente de jeux sur Steam et les 30 % de com'. La console sera de plus livrée sans manette, ce qui aidera à faire baisser le prix.
La Steam Machine peut faire briller les yeux des geeks, elle ne part pas sans handicaps : les jeux multi à la Call of Duty ou Battlefield ne seront probablement jamais dispos sur cette plateforme, les logiciels anti-triche n'étant pas compatibles avec Linux. À moins que le succès soit au rendez-vous et que Valve continue de faire pression, les fournisseurs de ces outils daigneront s'intéresser à la plateforme mais pour le moment, rien ne vient. De même, le constructeur a clairement fait savoir que la console ne remplacera pas les box de streaming, à cause là aussi de Linux qui s'accorde mal avec les DRM vidéo.
Et puis il y a la distribution : si elle se limite à Steam, comme le Steam Deck, l'appareil restera tranquillement dans sa niche. En revanche, si Valve se décide à élargir le tuyau de la distribution à Amazon, Best Buy ou à la Fnac, il y a des chances pour que la Steam Machine atteigne le grand public. On n'en est pas là : il va déjà falloir réussir le lancement et surtout tenir sur la durée. On ne s'en fait pas trop de ce côté, vu le support exceptionnel dont bénéficie le Steam Deck et donc, SteamOS.

Au-delà des enthousiastes, des bidouilleurs et de ceux qui ont un backlog Steam long comme le bras, à qui s'adresse la Steam Machine ? C'est probablement la question la plus difficile. Le Steam Deck est certes un succès, mais qui se limite à environ 3 millions d'unités vendues. Valve a manifestement plus d'ambition pour sa console de salon, en particulier en ajoutant la manette Steam Controller et le casque VR Steam Frame qui constituent le nouvel écosystème matériel du constructeur.
Valve peut aussi compter sur une chose pour séduire les joueurs : il est beaucoup plus facile de se constituer une belle ludothèque PC sans vendre un rein, ou deux. Les jeux consoles, et les consoles elles-mêmes, coûtent de plus en plus cher alors que Steam est reconnue pour ses soldes spectaculaires.
Quoi qu'il en soit, la disparition programmée des consoles Xbox du marché (au profit d’une « boîte PC » très haut de gamme en développement chez Microsoft) ouvre un boulevard pour un nouveau compétiteur aux dents longues. Et c’est là que Valve prend tout le monde de vitesse : avec la Steam Machine, l’entreprise est en train de faire exactement ce que Microsoft veut faire avec la Xbox… mais avec plusieurs années d’avance. D’un coup d’un seul, la Steam Machine relance la guerre des consoles de salon — et c’est tant mieux !
Les nouveaux jeux Horizon et Ratchet & Clank évitent soigneusement la PS5
Sony sort tellement d'exclusivités sur PS5 que vraiment, les joueurs PlayStation peuvent bien partager avec les autres ! Non mais franchement, quelle abondance de titres cette année : Death Standing 2, Ghost of Yotei, et aussi, heu… Death Strand… Ah zut je l'ai déjà dit.
Oui, ça a été une semaine plutôt bizarre du côté des jeux PlayStation, avec deux grosses franchises qui se déclinent officiellement sur iOS et Android, mais pas sur PS5. On peut comprendre que les joueurs l'aient un peu mauvaise (je l'ai un peu mauvaise) ! Il y a d'abord eu Ratchet & Clank: Ranger Rumble, un arena shooter pour jouer à la bagarre à plusieurs avec Ratchet, Clank et tous leurs amis/ennemis.