Nostick Retro teste un nouveau jeu Mega Drive et rêve du F-Zero du Virtual Boy

Ray tracing en temps réel, graphismes photoréalistes, écrans 8K HDR, processeurs surpuissants… Toujours plus de pixels, toujours plus d’images par seconde et toujours plus de technologies futuristes. Laissez-moi rire ! Non, nous ce qu’on veut, c’est du pixel art, des sprites 16x16, des musiques 8-bits qui grésillent, des cartouches qu’on souffle dessus pour les faire fonctionner, des écrans cathodiques qui chauffent… et Nostick Retro, votre nouvelle newsletter à parution pas très régulière !
Test d'Earthion : la Mega Drive en a encore sous le capot !
La Mega Drive n'est pas morte — la preuve, des jeux sortent toujours dessus, quasiment 30 ans après la fin de production de la légendaire console de Sega. Et quel jeu ! Earthion pourrait aisément faire partie du top 10 de la Mega Drive, qui compte pourtant de solides chefs d'œuvre à son catalogue. Pas besoin pour autant d'avoir l'appareil chez soi au grenier pour en profiter, même si une cartouche sortira l'année prochaine ! Le titre est sorti sur PC à la fin de l'été, et sur consoles depuis le 18 septembre, sous la forme d'une ROM émulée.
Earthion est un shoot'em up à l'horizontale façon R-Type conçu par Yuzo Koshiro, compositeur légendaire de Streets of Rage et Revenge of Shinobi, bien secondé par Makoto Wada qui a développé le jeu et l'a designé. Au sein du studio Ancien Corp, le duo a imaginé un shmup aux graphismes 16 bits somptueux, un des plus beaux jeux de la Mega Drive, au service d'un gameplay simple à prendre en main.
Je ne vous fais pas un dessin, c'est un jeu de tir mais il y a tout de même quelques subtilités. Le vaisseau dispose d'une arme principale et d'une arme auxiliaire : il est possible d'utiliser les deux en simultané ou l'arme principale uniquement. Vous me direz, pourquoi diable se contenter d'une seule arme ? Parce que si vous vous faites toucher en tirant avec les deux armes, vous perdrez la secondaire.

Le jeu multiplie les types d'armes possibles, à sélectionner en plein combat quand on le souhaite. Elles gagneront en puissance au fur et à mesure de la récolte de gemmes élégamment laissées sur place par les ennemis. À cela s'ajoute un bouclier dont les jauges se remplissent au fur et à mesure. Dans les faits, le jeu encourage à encaisser des dégâts, ce qui risque bien d'arriver vu tout ce qui se passe à l'écran !
Les premiers niveaux (il y en a 8 en tout, dans des biomes variés) sont assez faciles, mais évidemment les choses se compliquent rapidement. C'est là qu'intervient un mécanisme original : vers la fin des niveaux, un ennemi lâche une capsule spéciale qui permet d'améliorer son vaisseau. Cela peut-être une jauge de bouclier supplémentaire, un slot pour accueillir une arme en plus, des vies bonus, etc. Et si la mort frappe au bout d'un boss, pas de panique : un mot de passe permet de retrouver les différentes améliorations obtenues en cours de jeu.

Earthion n'a rien de très compliqué et même les débutants parviendront au bout sans trop de souci, surtout en exploitant les mots de passe. Il existe heureusement quatre niveaux de difficulté, et surtout le jeu invite à relancer une nouvelle partie pour inscrire son nom au panthéon des meilleurs pilotes. En fouillant dans les options, les amateurs de bizarreries pourront se frotter à différentes versions et prototypes du jeu — la toute première mouture mettait en scène un mecha !

Earthion est un tour de force, et même s'il a été programmé pour la Mega Drive, on se demande bien comment il tournera sur la console avec ses effets 3D et ses excellentes animations. Sur les plateformes modernes, c'est un régal, avec des réglages supplémentaires pour les effets CRT et pour les graphismes.
Le jeu coûte une vingtaine d'euros (testé sur PS5).
Vous trouverez toutes les infos sur le site du jeu.
Les actus du rétro
Du gameplay pour Dragon Quest VII Reimagined
Les fans d'Akira Toriyama, le papa de Dragon Ball, sont sur les dents : la version « réimaginée » de Dragon Quest VII va en effet sortir le 5 février prochain (sur Switch 1/2, PS5, Xbox et PC). Square Enix a plutôt intérêt à ne pas se louper au vu de la popularité de la saga et de cet épisode en particulier. Histoire de donner le change, l'éditeur a posté une petite vingtaine de minutes de gameplay dans lesquelles ont appréciera le monde ouvert et ses petits bonshommes 3D tout mignons, ainsi que les batailles au tour par tour comme il est de tradition. C'est plutôt encourageant, même si les esprits chafouins regretteront peut-être une palette de couleurs un peu tristoune.
Deus Ex : le remaster pour revivre comme en 2000
Ah l'an 2000, son bug, Napster, la folie Matrix, les téléphones à clapet, les pantalons cargo qu'on voudrait bien oublier… et Deus Ex. Le jeu de Ion Storm, sorti sur PC, Mac et PS2, a marqué son époque. Est-ce qu'on veut vraiment revivre ça ? Et pourquoi pas, ça ne sera de toutes manières pas pire que ce qu'on a aujourd'hui. Aspyr a donc remis le couvert avec un remaster du chef d'œuvre cyberpunk et nihiliste dans lequel il faudra défoncer le système, dans une société au bord de l'effondrement (ça ne vous rappelle rien ?). Le jeu offrira des améliorations qualité de vie et surtout un gros ripolinage graphique : nouveau système d'éclairage, ombres dynamiques, physique de l'eau, effets de particules, nouvelles textures, une physique ragdoll plus fluide et de meilleures animations de synchronisation labiale. Comme vous le verrez dans la vidéo, ça rend… tout pourri ! Sortie prévue le 5 février, sur PC, PS5, Xbox et Switch.
Metal Gear Solid Master Collection Vol. 2 : attrapez les tous

Il fallait s'en douter, Konami travaille très logiquement sur un deuxième volume de la Metal Gear Solid Master Collection. Le volume 1 sorti fin 2023 proposait une sélection des premières aventures de Snake, et malheureusement il avait fallu attendre quelques mises à jour avant de pouvoir en profiter dans les meilleures conditions. Espérons que l'éditeur aura mieux fait ses gammes cette fois avec un volume 2 confirmé par Noriaki Okamura, le producteur de MGS Delta, durant le Tokyo Game Show. Bon, il ne s'est pas avancé à annoncer de date ni même les jeux qui seront inclus, mais on peut espérer MGS 4: Guns of the Patriots (resté une exclusivité PS3), MGS 5: Ground Zeroes et The Phantom Pain, et peut-être quelques mignardises comme les Peace Walker et Portable Ops de la PSP.
Pas de nouveau jeu pour Mega Man, mais une compile en plus
En attendant que Capcom se sorte les doigts pour nous pondre un nouveau Mega Man, l'éditeur ressort les vieilles ficelles : une compile ! Mega Man Star Force: Legacy Collection contient les dérivés RPG de la franchise sortis sur DS entre 2007 et 2008. Et il y en a eu un petit paquet, la collection comprend en effet la trilogie Space Force augmentée de leurs versions additionnelles (Leo, Dragon, Pegagus, etc.). Ça sortira l'année prochaine sur toutes les plateformes.
Panzer Dragoon II Zwei à pied et dans les airs
Pas sûr que le studio Forever Entertainment ait eu le nez creux en choisissant l'épisode 2 (le deuxième niveau) de Panzer Dragoon II Zwei pour faire la promo du remake. C'est un niveau qui se passe majoritairement au sol, ce qui n'est pas un problème en soi… mais c'est vrai qu'on aurait préféré voir le dragon déployer ses larges et majestueuses ailes plus souvent (surtout qu'elles sont un peu petites dans la vidéo). Le jeu, annoncé en 2018 — oui, il a fallu sept ans (!) pour le remettre au goût du jour — va permettre à une nouvelle génération de goûter à ce titre culte de la Saturn, meilleure console ever. Sortie prévue un jour prochain, absolument partout.
Dynasty Warriors 3: Complete Edition Remastered, un bon coup sur le musou
C'était quelque chose la fidélité graphique au bon vieux temps de la PS2. Ça a, disons, un certain charme… mais c'est vrai que parfois, un coup de pinceau moderne ne fait pas de mal, et on verra ce que donne Dynasty Warriors 3: Complete Edition Remastered… même si le trailer nous en donne déjà une bonne idée ! La vidéo a en effet la bonne idée de comparer la version de 2001 avec ce remaster sous Unreal Engine 5. À l'époque, le titre inaugurait le jeu à deux et des mécanismes qui sont toujours utilisés dans la saga musou de Koei Tecmo. Le jeu sortira le 19 mars sur PC, PS5, Xbox et Switch 1/2.
Nouvelle retape pour Real Bout Fatal Fury 2: The Newcomers
SNK continue de recycler ad nauseam le catalogue prestigieux (mais un peu rincé vu les ressorties) de la Neo Geo. L'éditeur a lancé une nouvelle collection, Neo Geo Premium Selection, qui va remettre au goût du jour les vieilles gloires du passé : les graphismes et le gameplay restent les mêmes, mais les joueurs nostalgiques y trouveront de « nouvelles fonctions ». Premier client : Real Bout Fatal Fury 2: The Newcomers, qui ajoute à l'original de 1998 un netcode revisité pour les bastons en ligne, un mode entraînement, des options d'enregistrement et de lecture des combats, une galerie comptant 59 visuels d'époque et un mode spectateur. Le jeu est dispo sur Steam au prix de 20 €.
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Un œil dans le rétro
Zero Racers, le F-Zero du Virtual Boy qui n'a jamais franchi la ligne de départ
Dans un univers parallèle, on jouerait à Zero Racers World sur la Switch 2 ! Mais le premier et unique spin-off de F-Zero prévu pour le Virtual Boy a été annulé, condamnant l'avenir d'une franchise qui n'a jamais été. Mais avant de parler de ce défunt jeu, un petit retour dans le temps s'importe.
Le Virtual Boy dispute à la Wii U le statut de plus gros flop de l'histoire de Nintendo. Mais contrairement à la console hybride qui a jeté les bases du concept qui allait mener au succès dément de la Switch, la console de réalité virtuelle n'a pas connu de successeur plus ou moins direct — malgré son écran stéréoscopique, la 3DS peut difficilement se qualifier, ou alors en tant que cousin très très éloigné.
Lancé en 1995, le Virtual Boy apparait à un moment charnière dans l'histoire de Nintendo, à une période où le constructeur développe le successeur de la Super NES (ce sera la N64 qui sortira un an plus tard) et aux dernières heures flamboyantes du Game Boy. L'entreprise propose un appareil qui fait presque figure de prototype, dans sa proposition bien évidemment mais aussi… dans sa forme.
Le joueur doit en effet regarder dans un casque posé sur une table, et tenant entre ses mains ce qui est indéniablement la pire manette jamais imaginée par Nintendo. Au delà de la position inconfortable dans laquelle le Virtual Boy place le joueur, ce sont surtout les jeux qui détonnent. Tous en 3D stéréoscopique et d'une seule couleur (un rouge pétard), ils filent tous immanquablement un bon gros mal de crâne au bout de quelques minutes !
Jamais commercialisée en Europe, la console est sortie durant l'été 1995 au Japon et aux États-Unis… pour être retirée des rayons quelques mois plus tard (dès le mois de décembre au Japon, en août 1996 aux US). Nintendo en aurait vendu moins de 1 million d'unités. Malgré le flop total du Virtual Boy, l'éditeur et des studios tiers triés sur le volet n'ont pas été chiches de leurs efforts pour lui apporter un catalogue somme toute plutôt conséquent : 22 jeux sortis au Japon, 14 aux États-Unis.
Il n'existe aucune nostalgie particulière pour cette horreur de Virtual Boy, mais qu'à cela ne tienne : Nintendo a décidé de nous faire revivre cette sombre épopée en lâchant à partir du 17 février 14 jeux (dont plusieurs jamais sortis aux US) sur le Switch Online ! Les amateurs d'aspirine retrouveront les joies de Mario Tennis et de Wario Land, certainement les deux meilleurs titres VB et c'est beaucoup dire, mais aussi 3D Tetris absolument injouable, Vertical Force ou Galactic Pinball.
Malheureusement, pour en profiter il faudra non seulement être abonné à la formule Expansion Pack, et surtout acheter l'accessoire dédié à 80 € (le casque en plastique) ou à 20 € (le modèle en carton). Et posséder une Switch (1 ou 2), évidemment.

L'aventure du Virtual Boy reprend donc de plus belle, mais hélas il faudra se contenter de cette poignée de jeux. Ce n'est pourtant pas ce qui manque. Le site LostMediaWiki recense tous les titres annoncés ou prototypés pour la console. Rendez-vous compte, on aurait pu avoir un Donkey Kong Country 2: Diddy's Kong Quest finalement annulé par Nintendo, une version de Goldeneye 007 dans laquelle il aurait fallu conduire une voiture (développé en interne puis finalement annulé) ou encore un Star Fox dont l'existence n'a pas été confirmée.
Pour les amateurs, le youtubeur Jenovi a publié une série de vidéos remontant l'histoire des jeux perdus ou annulés du Virtual Boy, avec des images des jeux en question.
Arrêtons-nous un instant sur le cas de Zero Racers imaginé comme un dérivé de la franchise F-Zero. Vu l'aspect 3D du Virtual Boy, cela avait du sens de proposer un tel jeu de course sur la console. Développé par Nintendo, le jeu a eu droit à une présentation durant l'E3 1996 et à des articles dans le magazine Nintendo Power.

Dans Zero Racers, le joueur aurait retrouvé un gameplay assez proche du premier F-Zero sur Super NES, avec des courses organisées en mode Grand Prix. Mais la différence majeure tenait à l’utilisation de circuits en forme de tunnels : les pilotes pouvaient se déplacer dans les quatre directions autour de la piste, donnant une impression de vitesse et de liberté inédite.
Le jeu proposait aussi un mode d’entraînement pour s’exercer et battre ses propres chronos. Quatre personnages étaient annoncés comme jouables — Falcon, Stingray, Goose et Origammy — chacun disposant d’un véhicule aux caractéristiques propres. Nintendo envisageait même d’intégrer un mode multijoueur grâce au câble de liaison du Virtual Boy, finalement jamais commercialisé.
Hélas, l'histoire s’est arrêtée net en 1996, la faute à l’échec commercial du Virtual Boy. Nintendo a annulé Zero Racers dans la foulée de l’abandon de la console. Pendant longtemps, on a cru que le projet n’avait jamais dépassé le stade de la démo technique. Mais en 2022, une vidéo de la chaîne YouTube Did You Know Gaming? a levé le lièvre : selon le témoignage d'un traducteur du jeu, Zero Racers était bel et bien terminé, prêt à être commercialisé… avant d’être rangé à jamais dans les tiroirs de Kyoto.
Gardons un petit espoir malgré tout : Star Fox 2, dont le développement complet s'est terminé en 1995, a bien fini par sortir en 2017 sur la mini console Super NES Classic Edition ! Alors pourquoi pas Zero Racers sur le Switch Online…
Doom, ça tourne sur…
… un iPod nano 2e génération, bien sûr ! Bon, il faut installer Linux dessus, mais ça fonctionne. C'est pas forcément génial avec la molette, et il ne faut pas être pressé, mais hey.
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