Netflix achète les jeux Warner par accident, l'IA fout la zone
Nostick Reloaded ? C’est votre phare dans l'océan de l'actu JV : une infolettre livrée chaque dimanche vous résumant ce qui s'est passé ces derniers jours dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre l'acquisition de Warner Bros (et de ses jeux) par Netflix, la sortie d'un nouveau Metroid Prime, et l'IA qui met le Bronx, on peut dire qu'on n'a pas eu le temps de s'ennuyer.
On vide le backlog de la semaine
Par Mickaël
Netflix rachète Warner Bros (et aussi des jeux)
Deux dindons font-ils un aigle ? Ce questionnement métaphysique préoccupe les esprits les plus savants depuis la nuit des temps. Un truc nul + un autre truc nul finissent-ils par faire un truc super ? On pourrait bien le savoir sous peu. Netflix a en effet annoncé l'acquisition de Warner Bros Discovery cette semaine, une emplette de rien du tout (près de 83 milliards de dollars, excusez du peu), qui va permettre à la plateforme de mettre la main sur les studios de production ciné et télé de la Warner, ainsi que l'activité de streaming (autrement dit HBO Max).

Mais plutôt que de savoir si le nouveau DC Universe de James Gunn va devoir se dérouler dans l'univers de Stranger Things, ce qui nous intéresse vraiment ici c'est l'avenir des jeux vidéo WD. Car Netflix empoche aussi les studios Rocksteady (l'Arkhamverse et, hum, Suicide Squad), NetherRealm (Mortal Kombat, Injustice), Avalanche (Hogwarts Legacy), TT Games (les jeux Lego), et quelques autres.
Si le nouveau proprio a fait ses choux gras de la production ciné/télé de la Warner, il n'a pas eu un traître mot pour les jeux si ce n'est confirmer à GameDeveloper que oui effectivement, bon il y a aussi ça dans la dot de la mariée. Ce n'est pas que Netflix se fiche des jeux vidéo : la plateforme en offre même une grosse tripotée sur les smartphones, mais à l'exception de quelques jolis coups — comme la version mobile de Red Dead Redemption —, le reste du catalogue est surtout composé de titres très casual ou inspirés de contenus maison.
Imagine-t-on Rocksteady développer un jeu basé sur Love is Blind ? Probablement pas, même si le studio s'est couvert de ridicule avec Suicide Squad. Netflix pourrait certes en profiter pour devenir une place forte du secteur avec des titres triple A ambitieux. Mais pour ça il faudrait une stratégie qui ne change pas tous les deux ans (la dernière marotte du groupe a été de lancer des jeux familiaux pour la télé du salon), beaucoup de ressources et de patience.
La vente cette semaine du studio maison Spry Fox (Cozy Grove, Spirit Crossing) à ses fondateurs ne présage rien de très bon de ce côté. Netflix semble plutôt bien parti pour capitaliser sur des petits jeux sans trop d'ambition, histoire de passer le temps entre deux épisodes de Bridgerton.

La Warner de son côté a bien savonné la planche de sa branche jeux vidéo, en faisant tout son possible pour la couler. Accidents industriels en pagaille (on a déjà parlé de Suicide Squad, mais rappelez-vous de MultiVersus et Gotham Knights), gestion à la petite semaine (fermeture du studio Monolith, annulation de Wonder Woman) et décisions aberrantes en pagaille (tout miser sur le jeu service) ont failli tuer cette activité. N'importe qui ferait mieux, y compris Netflix, mais la barre n'est pas très haute.
Au vu du peu d'appétit de Netflix pour les jeux de la Warner, l'hypothèse la plus probable reste encore une revente au plus offrant. Il n'est pas interdit de penser qu'un Sony ou un Microsoft (ou pire, l'Arabie saoudite) pourraient s'intéresser à plusieurs dossiers… pour peu évidemment que les studios WD puissent repartir avec leurs franchises sous le bras, ce qui n'est pas gagné. Rocksteady sans l'univers DC, NetherRealm sans Mortal Kombat, c'est tout de suite moins intéressant pour un potentiel repreneur.
Ces deux dindons feront-ils un aigle ? Ça parait mal barré.
La nouvelle trilogie The Witcher en six ans, vraiment ?
Ce qui est bien chez CD Projekt Red, c'est qu'on ne manque pas d'ambition ni de jajka (coucougnettes en polonais) bien accrochées. Michał Nowakowski, le patron chargé du développement du studio, a de nouveau réitéré sa promesse un peu folle de trois jeux The Witcher en six ans. Un triple A tous les deux ans ! Alors que le dernier épisode de la franchise, The Witcher 3: Wild Hunt, est sorti il y a quasiment dix ans. Jajka, qu'on vous dit.
Le studio n'a pas chômé depuis, avec la sortie cataclysmique de Cyberpunk 2077 en 2020 qui a nécessité des années de mises à jour pour obtenir enfin le jeu que tout le monde voulait. Autant dire qu'on a un peu de mal à croire à la déclaration du dirigeant, faite pendant les derniers résultats financiers de l'entreprise.