Le Game Pass prend cher, Ghost of Yotei fait trembler le Japon

Nostick Reloaded ? C’est votre phare dans l'océan de l'actu JV : une infolettre livrée chaque dimanche vous résumant ce qui s'est passé ces derniers jours dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre Xbox qui fait exploser les prix du Game Pass, le rachat d'EA par l'Arabie saoudite et la sortie de Ghost of Yotei, on n'a franchement pas eu le temps de s'ennuyer.

On vide le backlog de la semaine

Par Mickaël

Xbox flingue le Game Pass à coup de hausse des prix

Après avoir tué ses consoles, Xbox voudrait flinguer le Game Pass qu'il ne s'y prendrait pas autrement. La formule Ultimate coûte désormais la bagatelle de 26,99 €, soit une augmentation de 9 € ou encore… de 50 % ! Pour tenter de justifier cette hausse vertigineuse, Microsoft a jeté tout ce qu'il était possible à la tête des joueurs : accès à une sélection de vieux jeux Ubisoft, abonnement inclus au Club de Fortnite (battle pass et 1 000 V-Bucks), plus de 75 jeux « day one » par an, nouveaux avantages dans des jeux service, récompenses Microsoft Rewards jusqu'à 100 000 points… Si vous ne vous servez jamais de ces trucs, dommage : c'est le même prix.

Les membres du club Ultimate, de plus en plus select, bénéficient également d'un Xbox Cloud Gaming plus performant (1440p, bitrate de 30 Mbps) qui sort enfin de sa condition de bêta. De quoi donner le tournis. Mais voilà, les chiffres sont cruels : sur un an, un abonnement Ultimate revient à 335 €, soit grosso modo le prix d'une Xbox Series S, de 5 jeux vendus plein pot, ou encore d'un gazillion de jeux durant les soldes Steam. Est-ce que Microsoft sort au moins 5 jeux par an qui vous intéressent ?

Il va falloir se demander très sérieusement s'il ne vaut pas mieux acheter ses jeux comme au bon vieux temps ! Des jeux qui vous appartiendront ensuite pour toujours, contrairement au Game Pass. Les autres formules évoluent elles aussi :

• Essential remplace Core à 8,99 € par mois (+2 €). Il comprend 50 jeux console et PC, en plus de l'accès cloud ;
• Premium remplace Standard à 12,99 € (pas de changement) avec 200 jeux console, PC et cloud. Microsoft s'engage à ajouter des jeux des studios Xbox dans les 12 mois suivant leur sortie… à l'exception de Call of Duty ;
• Game Pass PC reste en place sans évolution si ce n'est le prix, qui passe à 14,99 € (+3 €). La formule conserve l'ajout de nouveautés Xbox dès leur sortie.

Je vous passe les petites lignes et les nuances pour chaque formule, c'est bien simple on se croirait devant un formulaire de la sécu. La réaction sur les interwebs ne s'est pas faite attendre : c'est l'hallali contre Microsoft. Les commentaires sont tous très négatifs, d'ailleurs la page qui permet de se désabonner du Game Pass a été prise d'assaut juste après l'annonce.

Pour ajouter l’insulte à l’injure, les possesseurs de Xbox ont eu droit à une page de pub plein écran pour la nouvelle formule Ultimate au démarrage de leur console. Nul doute que les joueurs auront apprécié !

Ces hausses de prix décorélées de la réalité du quotidien confirment en tout cas que Microsoft cherche à rentabiliser au plus vite les dizaines de milliards de dollars de ses récentes acquisitions, quitte à mettre en pièce le dernier atout commercial qui restait à Xbox — le Game Pass a longtemps été perçu comme l'offre la plus rentable et la plus intéressante pour les joueurs. C'est plus difficile à entendre aujourd'hui.

L'effet repoussoir de cette offre complètement illisible a toutes les chances de planter le Game Pass, ce qui serait un drame pour l'industrie et surtout pour les indés. L'argent de Xbox irrigue une bonne partie des studios tiers, pour qui le Game Pass est absolument indispensable pour rester à flot. En tuant le service à petit feu, Microsoft prend des risques insensés pour son propre écosystème.

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Vous connaissez Nostick Reloaded évidemment, mais savez-vous que nous avons deux autres newsletters tout aussi gratuites et pas chiantes ? Nostick Express est un condensé de l'actu qui est livré toutes les deux semaines environ. Et le tout nouveau Nostick Retro est pour les dingues de rétro-gaming !

On y parle des dernières actus du genre, on teste des nouveautés et des vieilleries, on poste aussi des dossiers sur d'anciennes gloires du jeu vidéo. Parution pas très régulière, mais on essaiera d'en publier une par mois. Le volume 1 est à lire à cette adresse.

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Et tout ça, c'est gratuit, sans pub ni traqueurs ni rien du tout. Franchement, c'est la meilleure offre de toute l'industrie du jeu vidéo.

EA l'a dans le PIF

Il y a tout lieu de craindre le pire pour Electronic Arts, maintenant que l'éditeur est entre les mains d'intérêts saoudiens. Le PIF, le fonds souverain d'Arabie saoudite, s'est en effet emparé d'EA cette semaine contre un chèque de 55 milliards de dollars. Plus exactement, il s'agit d'un consortium emmené par le PIF, et qui comprend aussi les fonds d'investissements Silver Lake Management et Affinity Partners — fondé par Jared Kushner, qui n'est autre que le gendre de Donald Trump. Ça doit être sympa les réunions de travail entre tout ce petit monde.

À la fin de l'opération, EA sortira de la Bourse : l'entreprise cessera alors de subir la dictature des actionnaires qui réclament leurs dividendes à chaque trimestre. Mais elle tombera sous celle de l'Arabie saoudite et de son maître sanglant, Mohammed ben Salmane, qui se trouve être le président du FIP et prince héritier du royaume. C'est lui qui a ordonné le meurtre atroce du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui limoge à tour de bras et fait torturer ses opposants, tout en se donnant des airs de modernité avec ses projets aussi mégalos que fumeux.

Le fond saoudien est la tête de pont de Mohammed ben Salmane dans de nombreux secteurs de l'économie, dont le jeu vidéo via Savvy Group. Il détient des billes chez Nintendo, Take-Two, Scopely (Monopoly Go et la division jeux de Niantic), Activision, Capcom, Nexon…