Ça va mal chez Ubi, la nouvelle arnaque du studio derrière The Day Before

L'actu de la semaine du 29 septembre

Ça va mal chez Ubi, la nouvelle arnaque du studio derrière The Day Before
Quand on se rend soudain compte que les ventes de Star Wars Outlaws, c'est pas ça.

Entre la garderie, les courses et la facture de régulation EDF qui tombe pile-poil alors que vous venez de commander votre PS5 Pro, vous n’avez peut-être pas eu le temps de vous intéresser aux dernières actualités du petit monde du jeu vidéo. Qu’à cela ne tienne : votre infolettre préférée Nostick Reloaded est là pour vous résumer tout ce qu’il y a à savoir, des déboires d’Ubisoft à la sortie du dernier Zelda.

La pétillante actu de la semaine

par Mickaël

La vidéo de la semaine : vite, au musée Nintendo pour acheter des trucs idiots !

Ça va être compliqué de ne pas se précipiter au musée Nintendo qui ouvre très bientôt à Kyoto (le 2 octobre). Non seulement on pourra y admirer les reliques tirées de la très riche histoire de l’entreprise, qui a tout récemment fêté ses 135 ans, mais surtout, surtout, il y a une boutique avec des tas de trucs exclusifs !

Nintendo n’a pas lésiné sur le merchandising, comme ont pu le constater les heureux premiers visiteurs (des journalistes invités pour visiter le musée). En dehors des t-shirts, on trouve aussi des tuyaux Super Mario, des tasses Super NES, de très excitants porte-clefs avec des reproductions de manettes (dont celle du Virtual Boy), des coussins en forme de télécommande Wii et de manettes Famicom… Game Watch a claqué des tas de photos à admirer ici.

Et pour dépenser sans compter, il faudra vraiment se rendre sur place, car Nintendo n’a aucune intention de créer une franchise avec des musées un peu partout dans le monde. « Ce projet [de musée] n’a pas été créé à des fins commerciales, mais plutôt pour aider les employés de Nintendo à mieux comprendre l’entreprise, et pour permettre au grand public d’en apprendre davantage sur Nintendo », a expliqué Shigeru Miyamoto à Game Watch. « Nous n’avons donc aucune intention de l’étendre à d’autres endroits ».

Et pour ceux qui n’ont pas le budget pour un tel voyage (ni pour acheter des idioties pareilles), le même Miyamoto a offert cet été une petite visite guidée des lieux en vidéo :

Les chiffres de la semaine

350 000, comme le nombre de copies vendues pour Frostpunk 2. Quatre jours après son lancement, la simulation de villes post-apo de 11bit Studios a atteint cette marque, ce qui lui permet de couvrir les coûts de production du jeu et du marketing.

Frostpunk 2

Une excellente nouvelle pour cette suite qui était très attendue, et qui a fini par dépasser son prédécesseur en nombre de joueurs en simultané sur Steam avec un pic à 35 500. L’équipe s’emploie à corriger les petits bugs avant de se lancer dans un (probable) 3e épisode, parce qu’il est temps.

1 million, comme le nombre de copies vendues pour Unicorn Overlord, le RPG tactique édité par Atlus. Il a fallu 7 mois pour parvenir au chiffre magique, sachant que les jeux développés par Vanillaware ne sont pas disponibles sur PC (Unicorn Overlord est sorti sur Switch, Xbox et PlayStation).

3 millions, comme le nombre de copies vendues pour GRIS. Le jeu contemplatif de Nomada sorti en 2018 est une des grandes réussites indés de ces dernières années. Il a le bon goût d’atteindre ce seuil quelques semaines avant le lancement du prochain titre du studio, NEVA (le 15 octobre).

Dans les trois cas, il s’agit de jeux exigeants qui exigent des joueurs un certain engagement. Il y a donc de l’espoir pour les jeux pas faciles !

Les petits rigolos de la semaine : la nouvelle escroquerie de Fntastic

Fntastic est de retour pour voler votre argent ! Le studio cherche à se réinventer après l'escroquerie The Day Before, un MMO en monde ouvert à base de zombies sorti fin 2023 après de nombreux reports, et retiré des rayons quelques jours plus tard. Et pour cause, le jeu n'avait absolument rien à voir avec les promesses faites lors de son annonce en 2021, qui l'avaient propulsé en tête des wishlists sur Steam.

Non content d'avoir exploité des volontaires sans les payer, Fntastic a pondu un jeu extrêmement médiocre réalisé de bric et de broc. Mais puisque la honte est morte, le studio revient du diable vauvert en tendant la sébile aux joueurs. Parce que « tout le monde mérite une seconde chance », affirme-t-il sur les réseaux sociaux !

« Nous nous excusons pour The Day Before, et nous prenons la responsabilité de ce qui est arrivé », poursuit l'entreprise (qui d'autre pourrait prendre cette responsabilité ?) qui lance un projet Kicksarter pour arnaquer les gogos. Je ne vais pas mettre le lien vers la page de financement parce que bon, faut peut-être pas exagérer. Mais il s'agit de donner de l'argent pour Escape Factory, un escape game multijoueur qui ne sortira probablement jamais.

Un engagement de 12 000 $ (!) offrira aux chanceux qui aiment jeter leurs sous par la fenêtre un « dîner inoubliable » avec les fondateurs de Fntastic. Ça pourrait être drôle.

La grosse info de la semaine : comment ça va mal, Ubisoft ?

En annonçant cette semaine le report d’Assassin’s Creed Shadows à février prochain, Ubisoft acte aussi la grave crise qui secoue l’éditeur depuis des mois, si ce n’est des années. De l’aveu même de l’entreprise, le report de ce qui devait être le blockbuster de la fin de l’année a été décidé en réponse aux ventes faiblardes de Star Wars Outlaws.

Ubisoft confirme ainsi, sans donner de chiffre toutefois, ce que les rumeurs disaient depuis le lancement du jeu Star Wars : c’est la déception, malgré une réception critique et publique somme toute très correcte. Le titre s’appuie pourtant sur une énorme franchise qui, dans ses déclinaisons vidéoludiques, a souvent connu de gros succès — comme l’ont démontré Jedi Survivor ou Star Wars Pinball: Solo (ok je rigole).

Le jeu d’Ubisoft paie un lancement buggué et un gameplay sans doute pas assez fouillé, notamment dans les phases d’infiltration et les séquences de shoot. Ces enseignements, et tout particulièrement les bugs, ont poussé l’éditeur à reporter Shadows : « Bien que le jeu soit complet en termes de fonctionnalités, les leçons tirées de la sortie de Star Wars Outlaws nous ont conduits à accorder un temps supplémentaire pour peaufiner davantage le titre », explique le groupe.

Franchement, personne n’en voudra à Ubisoft de prendre son temps pour offrir la meilleure expérience possible. Et comme une réponse aux débilos racistes de Twitter, le studio tiendra la promesse d’une aventure « avec deux protagonistes, Naoe et Yasuke ». Seul hic : ce nouveau volet d’Assassin’s Creed va faire face à forte partie l’année prochaine, puisque Ghost of Yotei, la suite de Ghost of Tsushimasortira aussi en 2025. Deux jeux qui se déroulent dans le Japon féodal, et qui inviteront naturellement à des comparaisons possiblement brutales.

Il y a quelque chose de rassurant dans cette histoire : la volonté affirmée d’Yves Guillemot, le cofondateur et patron d’Ubisoft, de mettre le joueur au centre de tout. D’où la chasse aux bugs et l’abandon de l’exclusivité de six mois accordée à l’Epic Games Store, en plus de la propre boutique d’Ubisoft que personne n’utilise. Shadows sortira donc aussi sur Steam simultanément, tandis qu’Outlaws y fera son apparition dès le 21 novembre. Avec l’espoir que cette sortie, dans une version enrichie par les correctifs et les améliorations promis, dynamisent les ventes juste avant les fêtes.

« Dans le marché ultra-concurrentiel d’aujourd’hui, les joueurs s’attendent à des expériences extraordinaires et à des jeux parfaitement aboutis dès le premier jour », écrit Yves Guillemot dans un mémo interne. « Nous devons continuer à nous améliorer pour [peaufiner nos jeux] et livrer un gameplay exceptionnel. C’est cela qui permettra à Ubisoft de créer à nouveau les meilleurs jeux de l’industrie. »

Le modèle du Season Pass va être abandonné sur les prochains jeux, à commencer par Shadows. Tous les joueurs auront accès au même contenu au premier jour, et ceux qui ont préco recevront la première extension gratuitement. Le Season Pass du titre contenait une quête supplémentaire et des cosmétiques, ainsi que l’accès à deux extensions.

Star Wars Outlaws
Ubisoft contre les actionnaires (allégorie).

Ce qui est moins réjouissant, c’est que le boss veut concentrer les ressources de l’entreprise sur ses deux « piliers » : les jeux en monde ouvert et les jeux service. Ça ne laisse guère de place aux expérimentations type Prince of Persia: The Lost Crown ou Assassin’s Creed Mirage.

Au-delà des jeux, Ubisoft pourrait bien être à la veille de changements plus profonds. Le comité exécutif de l’entreprise va en effet procéder à un examen pour améliorer le fonctionnement de la boîte, satisfaire les joueurs et « accélérer notre trajectoire stratégique vers un modèle plus performant au bénéfice de nos parties prenantes et actionnaires ». Ça commence comme ça, et ça finit par des charrettes de licenciements…

La chute vertigineuse de l’action (-65 % sur les douze derniers mois !) pousse en effet certains investisseurs à prendre le taureau par les cornes. Une sortie pure et simple de la Bourse, voire une vente du groupe n’est plus impossible. Actuellement, le capital est détenu à 15 % par la famille Guillemot, et 10 % par le géant chinois Tencent.

La direction d’Ubisoft a donc terriblement besoin d’un hit pour éviter une aventure qui pourrait être fatale…

On n’a pas eu le temps cette semaine, mais on pense à eux

TCG Card Shop Simulator est le carton surprise du moment sur Steam, et on comprend aisément pourquoi : c’est un simulateur de boutique qui vend des cartes Pokémon de bestioles fantastiques ! Le jeu d’OPNeon Games n’a l’air de rien, mais gare à l’addiction. Il est dispo en accès anticipé depuis le 15 septembre pour une quinzaine d’euros, il y a aussi un prologue gratuit.

Meta a mis toutes ses chances de son côté pour vendre son nouveau casque Meta 3S : non seulement il n’est pas si cher (330 €), mais surtout il est fourni avec le jeu Batman: Arkham Shadow, dont on connait maintenant la date de sortie : le 2 octobre. Le titre VR développé par le studio Camouflaj (racheté par Meta) se déroule dans le même univers de l’Arkhamverse.

Slitterhead, le jeu d’action du studio Bokeh Game, s’annonce sous les meilleurs auspices avec son système de possession démoniaque et son univers qui nous replonge dans le Japon des années 90. Dévoilé fin 2021, il sortira finalement sur toutes les plateformes le 8 novembre.

osef

Pour une raison qui nous échappe, le joueur de foot Cristiano Ronaldo sera présent, d’une manière ou d’une autre, dans Fatal Fury: City of Wolves (sortie prévue le 24 avril prochain).

Mais aussi

  • God of War Ragnarök est dispo sur PC, via Steam, depuis la semaine dernière. Et on ne peut pas dire que le jeu PlayStation ait suscité un enthousiasme débordant. Mais pourquoi ?
  • Il n’y a pas qu’Ubisoft qui ait du mal en ce moment. Le studio Don’t Nod a lui aussi quelques petits soucis avec ses jeux dont les ventes n’ont pas été au rendez-vous. Ça craint.
  • Meta veut décidément nous faire porter un casque VR. Le tout nouveau Quest 3S a pour lui une fiche technique pas vilaine, et surtout un tarif avenant. Jetons-y un œil ici.
  • Nintendo ne fait jamais rien comme tout le monde, et c’est aussi pour ça que le constructeur connait un tel succès, comme l’a rappelé Shigeru Miyamoto cette semaine. C’est à lire dans cette actu.

Les sorties de la semaine

Par Félix

Hyrule, terre de tous les possibles où la gravité n’est qu’illusion.

Princesse des cœurs

Grosse semaine pour Nintendo, qui a sorti son premier Zelda dans lequel on incarne la princesse éponyme. Baptisé Echoes of Wisdom, le jeu réutilise le moteur 2D mignon vu dans Link’s Awakening et nous invite à explorer un royaume d’Hyrule dans lequel tout le monde a été emprisonné dans des failles géantes avant d’être remplacés par des doubles maléfiques. Si Zelda ne peut pas se battre directement, elle peut invoquer des pouvoirs magiques pour distraire les monstres ou bien construire des escaliers à l’aide de multiples objets (le jeu avait commencé comme un « Zelda Maker »). On retrouve l’aspect créatif de Breath of the Wild dans une aventure visiblement bien plus condensée (une quinzaine d’heures) : certains testeurs ont apprécié le voyage là où une bonne partie reste sur sa faim, décrivant un hybride sympa mais qui s’essouffle à mi-parcours avec des performances pas terribles (moins bonnes que Link’s Awakening !). Ça reste une bonne pioche et le concept a le mérite de renouveler la licence, mais pas la peine de se ruer dessus si vous avez un backlog long comme le bras. 60 balles sur Switch.

Un coup de peinture et c’est comme neuf

Il fallait bien qu’on se tape un remaster cette semaine, et c’est Disney Epic Mickey qui nous revient dans une version ‌Rebrushed. Ce plateformer de 2010 développé par le studio de Warren Spector (System Shock, Deus Ex…) nous invite à explorer un monde mettant à l’honneur des personnages oubliés de Disney. On y retrouvera par exemple Oswald le lapin chanceux (l’un des premiers personnages créés par Walt Disney) dans une aventure faisant parcourir différents niveaux inspirés des parcs Disneyland en version plus d4rk. Le gameplay implique de faire des sauts de cabri et de mettre des claques, mais aussi d’utiliser un pinceau magique pour modifier le niveau : créer un pont, révéler un escalier… Le remaster a l’air de faire le taf et est surtout un prétexte pour apporter ce vieux jeu sur d’autres plateformes que la Wii en adaptant le gameplay d’époque qui reposait pas mal sur la Wiimote. Le jeu de base n’était pas un sans faute, mais ça reste à tester pour ceux qui cherchent un jeu de plateforme original et qui n’ont pas de PS5 pour jouer à Astro Bot. Dispo sur Steam et toutes les consoles, même PS4/Xbox One et Switch pour 60 €. Notons qu’une démo est proposée histoire d’essayer avant de raquer.

Ohé, ohé, capitaine abandonné

Les jeux d’horreur à gros polygones sont à la mode en ce moment. On a récemment vu passer Crow CountryConscript, la démo de Fear the Spotlight… et aujourd’hui Mouthwashing, un jeu d’horreur en vue FPS qui raconte l’histoire de l’équipage d’un cargo spatial à la dérive. Le capitaine a pété un plomb avant de planter le vaisseau dans un astéroïde, et il va donc s’agir de rester occupé en attendant la mort. Cela passe par des petites missions, rationner la nourriture et surtout papoter avec le reste de l’équipage pour comprendre ce qui a bien pu se passer. L’histoire dure moins de trois heures et est apparemment excellente : les quelques tests que j’ai lu sont très enthousiastes et décrivent une expérience mémorable. Ça a l’air barré, très cinématographique et parfait pour se faire peur pendant une soirée. Il y a une démo et ça ne coûte que 12,79 € sur PC, ça mérite sans doute un coup d’œil.

L’œil était (presque) dans la tombe et regardait Caïn.

Rien Araconter ?

Microsoft aimerait bien avoir son Civilization maison et tente sa chance avec ‌Ara : History Untold, un 4X édité par Xbox Game Studios. Comme d’hab dans ce genre de jeu on commence au néolithique pour évoluer jusqu’à une époque futuriste en rencontrant au passage de grands noms comme George Washington ou César. Le jeu est apparemment très joli, fourmillant de petites animations donnant vie aux territoires et aux villes. Ce 4X apporte quelques mécaniques originales et de bonnes idées, mais ne convainc pas entièrement : si le système économique du jeu est décrit comme intéressant, la partie diplomatie n’est visiblement pas très poussée et le jeu manque d’options de personnalisation. Les combats semblent corrects, mais sans plus. Bref, un bon 7/10 qui a de la marge pour s’améliorer via des mises à jour et autres extensions. ‌Ara : History Untold est uniquement disponible sur PC pour 60 €, également inclus dans le PC Game Pass.

En rab’

Vous aimez Les Sims ? Vous aimez S.T.A.L.K.E.R ? Alors vous adorerez City 20, un jeu de gestion de villes post-apo fraîchement débarqué en early-access. Ça a l’air un peu brut de décoffrage, mais ça mérite sans doute une wishlist pour garder l’œil dessus (19,50 € sur Steam). Les fans de ballon rond seront ravis d’apprendre la sortie de EA Sports FC 25, le même jeu que l’année dernière avec deux trois bricoles en plus facturé 70 balles, parce qu’après tout pourquoi se priver. On notera aussi l’arrivée de Duckside, qui se présente comme une sorte de DayZ ou de Rust avec des canards qui a pas l’air trop mal, du moins pour 10 € en early-access. Enfin, les fans de vroum vroum arcade pourront jeter un œil à #DRIVE Rally, dont l’early-access a été bien accueillie par les joueurs (17 €).

Mais aussi

  • Grosse semaine pour Sony qui à l’occasion d’un State of Play a dévoilé un ou deux nouveaux jeux et pas mal de vieilleries remises au goût du jour pour la PS5. Heureusement, Ghost of Yotei a relevé le niveau ! On fait le récap’ dans cette actu.
  • Sony a aussi lancé les précos pour la PS5 Pro, qui compte maintenant 20 jeux optimisés ! OK, c’est pas le Pérou mais il faut bien commencer quelque part. Découvrons-les par ici.
  • Ayé ! Sony a fini par cracher sa Valda en dévoilant les prix des packs PS5 du 30e anniversaire. Bonne surprise : ce n’est pas si cher. Mauvaise surprise : les stocks sont vides. À lire dans cette actu.
  • C’est bientôt terminé pour un des plus gros freemium sur mobiles : The Simpsons Tapped Out va en effet mettre la clé sous la porte. Par ici la veillée funèbre.

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