Battlefield revient en force, Ubisoft enterre un Assassin’s Creed contre le KKK

Nostick Reloaded ? C’est votre phare dans l'océan de l'actu JV : une infolettre livrée chaque dimanche vous résumant ce qui s'est passé ces derniers jours dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre le lancement de Battlefield 6, Sora qui génère des Pikachu partout sans l'autorisation de Nintendo, et la dernière boîte à baffes d'Ubisoft, on n'a franchement pas eu le temps de s'ennuyer.
On vide le backlog de la semaine
Par Mickaël
Des Pickachu partout dans Sora : les avocats-ninjas de Nintendo sur le pied de guerre
Nintendo, qui ne rate pourtant aucune occasion de faire valoir ses droits sur ses personnages et ses univers, a jusqu'à présent regardé passer le train de l'IA générative sans broncher. Il y aurait pourtant largement à redire au vu du pillage généralisé des modèles IA qui ne se privent pas pour piocher chez Mario et Pokémon sans autorisation, et surtout sans verser un sou à Nintendo.
Le pire a probablement été atteint avec Sora 2, le nouveau service de deepfakes vidéos lancé par OpenAI aux États-Unis et au Canada fin septembre. Le principe est simple, il suffit de saisir une requête en texte (« Pikachu danse la samba en tutu ») et bim, Sora génère une petite vidéo en y ajoutant même de l'audio. Mieux encore, ou pire, on peut même intégrer notre tronche dans n'importe quel clip et autoriser d'autres utilisateurs à se servir de votre image !

Au vu de la qualité de la génération vidéo, Sora pose tout un tas de questions dérangeantes sur notre rapport à la vérité. Mais en attendant de résoudre cette question (ce qui risque de ne jamais arriver), OpenAI va déjà devoir se frotter aux ayants droit. Et Nintendo a l'air de s'être finalement réveillé.
Le constructeur démentait une rumeur propagée par un député japonais qui assurait que l'entreprise faisait pression sur le gouvernement du pays pour limiter l'utilisation de l'IA générative dans le secteur du jeu vidéo. Satoshi Asano, qui a supprimé son message par la suite, a aussi affirmé que l'entreprise avait choisi de ne pas exploiter cette technologie pour protéger sa propriété intellectuelle.
Sur le deuxième point, le député n'a pas tort : Nintendo a toujours fait preuve de la plus grande prudence face à l'IA générative, précisément pour des questions de respect du droit d'auteur. En revanche, le lobbying sur le gouvernement a fait sortir le constructeur de ses gonds.
Dans un message posté sur cette merde de Twitter, Nintendo a démenti tout contact avec les autorités japonaises sur le sujet. Et ajoute à toutes fins utiles : « Qu’il y ait ou non recours à l’intelligence artificielle générative, nous continuerons à prendre les mesures nécessaires contre toute atteinte à nos droits de propriété intellectuelle. »
Manifestement, les Pikachu dans les vidéos de Sora ne sont pas passés inaperçus du côté de Kyoto. Et même Sam Altman, le patron d'OpenAI, a implicitement admis que son nouveau service était une épine dans le pied des propriétaires d'IP (il veut aussi s'éviter une nouvelle salve de plaintes). Il a annoncé que les ayants droit pourront accéder à un ensemble de réglages pour contrôler l'exploitation de leurs univers. « [Ils] veulent avoir la possibilité de préciser comment leurs personnages peuvent être utilisés — y compris de refuser toute utilisation. ».
« Nous tenons tout particulièrement à saluer la remarquable créativité du Japon — nous sommes impressionnés par la profondeur du lien qui unit les utilisateurs au contenu japonais ! », ajoute-t-il également comme un clin d'œil et un pied de nez à Nintendo. Histoire de pousser l'industrie du divertissement à donner accès à ses IP, le CEO fait miroiter un programme de partage des revenus.
Sam Altman reconnait qu'il pourra y avoir quelques cas particuliers et qu'il sera nécessaire d'affiner la proposition au fil du temps. « Nous prendrons de bonnes décisions et commettrons aussi quelques erreurs, mais nous serons à l’écoute des retours et nous corrigerons rapidement ces erreurs. » Il va falloir faire vite pour éviter les scuds judiciaires.
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L'Uncharted de Xbox qui n'a jamais été
Durant l'E3 de 2013, Microsoft présenta au monde un court teaser d'un jeu inédit, développé par le studio Blue Tusk. À Shanghai, dans une nuit zébrée de feux d'artifice, un personnage vêtu de noir descend en rappel le long d'une façade de gratte-ciel. On le voit atterrir sur un ennemi, l'œil brillant, avant que le clip ne se termine par une plongée vertigineuse dans le flingue de notre héros.
Et depuis ? Plus rien. Même le nom du jeu n'a jamais été révélé — la rumeur a fini par le baptiser « Shangheist ». Le titre a subi une période de development hell avant que Microsoft siffle la fin de la partie. Début 2014, après avoir racheté les droits de Gears of War auprès d'Epic, Xbox a confié la réalisation du 4e épisode de la saga indissociable de l'histoire de la console à Blue Tusk, renommé pour l'occasion The Coalition.