9 jeux sur 10 tournent sous Linux, un shooter (pourri) généré par IA
Nostick Express, c'est une infolettre bimensuelle dans laquelle on revient sur les petites actualités qui ont pu passer sous nos radars. L’idée est de proposer un format digeste et souple pour brasser un peu plus large que le traditionnel (et excellent !) récap hebdo. Allez, en avant Guingamp.
Le monde magique du PC
- Steam veut vous mettre à l’aise pour cracher du pognon et a ajouté une vue calendrier pour la liste de souhaits. L’idée est de proposer une jolie page bien propre actualisée quotidiennement incluant également des recommandations se basant sur vos jeux les plus lancés. Quelques options de filtrage sont présentes comme pour cacher les accès anticipés ou ajouter des tags. Les sorties récentes sont de la partie si jamais vous aviez la folle envie d’acheter quelque chose là, maintenant, tout de suite. Vous pouvez essayer tout ça à ce lien, sachant que Valve présente ça comme une expérience Steam Lab pour le moment.

- Comme quoi, il faut parfois croire en ses blagues. L’extraction-shooter rigolo Escape from Duckov a le vent en poupe ces derniers temps avec des pics largement au-dessus des 200 000 joueurs et plus de 16 000 retours Steam. Le titre est une parodie de Tarkov en solo dans lequel des canards se battent à coup de couteaux et de flingues. Il a l’avantage d’être assez mignon, de ne coûter que 15 balles, et, contrairement à son inspiration, d’être disponible sur Steam. Ceci explique sûrement cela.
- Vous vous inquiétez pour votre tour gaming bloquée sous Windows 10 alors que la fin de la prise en charge arrive à grands pas ? Pourquoi ne pas passer sous Linux ! Selon BoilingSteam, quasiment 9 jeux sur 10 démarrent sur l’OS au manchot, et la moitié ne nécessitent plus de bidouilles particulières pour fonctionner. Alors certes c’est toujours compliqué avec les jeux multi à gros anti-cheat, mais ça peut être une option intéressante selon votre profil. Ne vous reste plus qu’à piocher parmi une des nombreuses distributions optimisées pour le jeu (Bazzite, GLF OS, SteamOS…) et à aller acheter 3 boîtes d’aspirine avant de vous lancer là-dedans. Les flemmards pourront jouer la montre avec un an de MAJ supplémentaires pour Windows 10 en se connectant à leur compte Microsoft.

La rubrique console, parce qu'il le faut bien
- Les fans de Breath of the Wild peuvent préparer la CB : Nintendo s’est associé au label britannique Laced Records pour publier la bande originale du jeu sur vinyle. Deux éditions seront proposées, avec une simple à 42 € comportant un duo de disques ainsi qu’une version collector format coffret avec pas moins de 8 vinyles… pour 189 €. Il s’agit de la première fois que l’OST d’un jeu Nintendo sort en dehors du Japon, et l’entreprise a sous-entendu qu’il pourrait y en avoir d’autre si l’opération est un succès. Nos lecteurs les plus pauvres pourront se rabattre sur la version numérique, accessible en streaming via l’application Nintendo Music. La sortie est prévue pour le 19 juin 2026.

- Oups. Une build du futur Pokémon Pokopia découverte dans le Teraleak de l’année dernière a fuité en ligne. Les petits malins affirment avoir un code source complet sous Unity de ce qui ressemblait à l’époque beaucoup plus à un Stardew Valley qu’à une espèce de Minecraft. Le style graphique est différent, et le gameplay implique de demander aux Pokémon d’effectuer différentes actions (construire des bâtiments, récolter des ressources…). Ça a plus l’air d’un jeu mobile que ce qu’on a vu dans le trailer de Nintendo, mais ça reste intéressant. Vous pouvez voir à quoi ça ressemble à ce lien (on ne partage pas d'images ici pour ne pas terminer l'année avec un recommandé de chez Nintendo sous le sapin).
- Vous vous souvenez sans doute du tout premier concept de Xbox présenté par Microsoft, qui prenait la forme d’un X en aluminium avec un orbe vert au milieu. La machine n’a jamais vu le jour mais l’idée a marqué les esprits, si bien qu’un bricoleur s’est mis en tête de le reproduire en 2025. Sa version repose sur les entrailles d’une véritable Xbox avec le système d’origine et quelques améliorations. Admettez que ça fait joli sur un bureau :



La vidéo de la semaine
- Vous savez sans doute que l’IA va sauver l’industrie du jeu vidéo, et on commence à en avoir de premières preuves : un startuper a partagé sur X (quelle surprise) une vidéo d’un jeu généré par IA présenté comme « incroyable ». C’est évidemment complètement pourri avec un manque de cohérence qui évoque plus un rêve fiévreux qu’un mod amateur pour Call of Duty. Des objets apparaissent de nulle part, les environnements changent dans le dos de la caméra et les panneaux ne veulent rien dire. Il y a même une suite qui reste rigolote à regarder jusqu’à ce qu’on se rappelle qu’il a probablement fallu cramer l’équivalent de trois forêts amazoniennes pour la générer. Évitez de trop partager le lien, il ne faudrait pas que quelqu’un chez Microsoft tombe dessus.
Oh my god some fucking tech dingdong posted this on Twitter with the caption "AI games are going to be amazing" totally seriously, you have to watch it. You have to. In full screen.
— K. Thor Jensen (@kthorjensen.bsky.social) 24 octobre 2025 à 17:02
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La revue du web
- Vous le savez sans doute, c’est la crise dans l’industrie du journalisme JV. VGC a analysé les données de l’outil de relation presse Press Engine et constaté que plus de 600 journalistes qui couvraient l'actualité du jeu vidéo avaient disparu de la base de données au cours des 12 derniers mois. Autant de personnes auraient rendu le tablier l’année précédente. En y ajoutant les pigistes et autres indépendants, le nombre de départs s'élève à plus de 4 000 têtes depuis octobre 2023. Pourquoi une telle galère ? Plusieurs grands groupes ont licencié massivement depuis la fin du COVID, sans parler de l’arrivée des IA génératives ou l’état du capricieux marché de la publicité en ligne. Bref, pensez à soutenir les publications que vous aimez - et faites une croix sur ce rêve de devenir testeur de jeu vidéo, clairement ce n’est pas le moment.
- L’association de fans de retro-gaming MO5 va bientôt ouvrir son musée. Situé à Arcueil dans le sud de Paris, il s’agira d’un espace de 1 200 à 1 300 m² bardé de vieilles consoles dans lequel on pourra jouer ou faire réparer sa machine. « Quelque 140 consoles dans leur jus » sont au programme, avec des expositions changeantes puisant dans la large collection de l’asso afin de représenter toutes l’histoire du JV. L’ouverture est prévue pour décembre 2025.
- Ça fait quelques temps qu’on n’avait pas eu de nouvelles des français de Don’t Nod, qui n’ont jamais réussi à recréer l’étincelle Life is Strange et qu’on a dernièrement évoqués pour des résultats financiers dans le rouge ou la déception commerciale Lost Records : Bloom & Rage. Le studio franco-canadien a annoncé avoir signé un accord avec Netflix pour adapter une franchise en jeu narratif, ce qui va mettre un peu de beurre dans les épinards. Les détails sont minces et les plateformes visées inconnues, mais le communiqué évoque le cloud gaming. Netflix ayant déclaré vouloir mettre le paquet sur les party games et autres titres grand public pour sa stratégie JV, il n’y a pas de raison de s’exciter : il s’agira probablement plus d’une histoire à choix dans l’univers de Stranger Things que d’un truc intéressant.
Le coin culture
Cette semaine, on s’essaie à une nouvelle rubrique : on vous parle de ce qui nous occupe en ce moment, comme les jeux, les livres, les films et les séries… En espérant vous faire découvrir des choses !
Frankenstein (Guillermo del Toro) - Mickael
Il faut arrêter de donner à Guillermo del Toro des centaines de millions de dollars pour réaliser ses films d'ado. Trop de ses films ne sont qu'une jolie vitrine en carton qui ne va pas chercher très loin au-delà des belles images. Crimson Peak, Pacific Rim, et même dans une certaine mesure La Forme de l'Eau, c'est beaucoup d'épate et bien peu de substance. Malheureusement, c'est le cas aussi du Frankenstein qu'il a réalisé pour Netflix.
Cette adaptation du roman séminal de Mary Shelley, Guillermo Del Toro la portait depuis des dizaines d'années… et on se demande bien pourquoi. Les personnages sont unidimensionnels : Frankenstein (Oscar Isaac qui roule des yeux) est très méchant et très fou, la créature (Jacob Elordi) est très maladroite et très gentille, Elizabeth Harlander (Mia Goth) est très jolie et très amoureuse de la créature, et il y a même Christoph Waltz qui ne sert à rien mais qui en fait des caisses comme à son habitude.
L'histoire, très longue à se mettre en place, présente le point de vue du savant fou, puis celui de sa créature. Une construction proche de celle du bouquin, mais le film inflige tour à tour des séquences à rallonge et des passages bâclés pour tenter d'équilibrer deux parties bancales et un peu confuses. Le pire est sans doute l'absence totale d'émotion qui nait du film — ce n'est pas en faisant pleurer la créature à grandes eaux qu'il se passera quelque chose chez le spectateur.
J'ai eu cette chance de voir le film au cinéma, quand la majorité se contentera de la télé du salon. J'ai pu au moins en prendre plein les yeux, mais sans pouvoir sortir le smartphone pour passer le temps. Vous aurez plus de chance.
Stray Children - Félix
J’ai acheté un peu au hasard Stray Children cette semaine, après m’être un peu enflammé en découvrant les superbes captures d’écran de la page Steam qui me rappelaient de vieux RPG sur PS1. Il s’agit du nouveau jeu de Onion Games, créé par d'anciens développeurs de Moon qui est apparemment une référence du RPG bizarro ayant fortement inspiré Undertale. Tout ça pour dire que c’est pas mal du tout : on y incarne un garçon à tête de chien qui se retrouv plongé dans un monde parallèle peuplé d’enfants se protégeant des « anciens », des adultes qui sont devenus monstrueux à cause de leurs faiblesses et de leurs problèmes personnels. Les graphismes sont superbes et il y a un aspect très cozy qui rend bien en nomade sur Switch.

Comme dans Undertale, les combats au tour par tour sont rythmés par des séances de bullet hell. On peut s’en sortir en papotant, ce qui se traduit par la résolution d’énigmes fortement alambiquées. Le jeu est assez cryptique et les combats impliquent pas mal de tâtonnements qui le font traîner en longueur (je pense le finir avec un guide sur les genoux). J’ai dû passer 3 heures dessus et je m’amuse bien. Je suis pas sûr de le recommander pour 26 balles, mais si vous cherchez un RPG original et un peu obscur c’est pas une mauvaise pioche. — Félix
Stray Children est dispo sur Switch et PC.
Les annonces que vous avez peut être loupées
- Cory Davis, directeur et designer du désormais mythique Spec Ops : The Line, sera bientôt de retour avec un nouveau jeu baptisé Sleep Awake. Le concept est intrigant étant donné qu’on y explore la dernière ville sur Terre après l’invasion d’une force mystérieuse faisant disparaître les gens dans leur sommeil. Autrement dit, les rues sont remplies de barjos faisant tout leur possible pour ne pas fermer les yeux, et on va devoir trouver un moyen de ne pas s’endormir et d’échapper à ses hallucinations. Ça sortira le 2 décembre, sachant qu’une démo est déjà en ligne.
- Sortie compliquée pour Plants vs. Zombies Replanted, remaster du célèbre tower-defense qu’EA essaye de refourguer pour 20 €. Certains joueurs accusent le studio d’avoir simplement utilisé l’IA pour upscaler les textures, donnant un rendu flou et manquant de détails. Les créateurs du jeu original n’ont pas été contactés tandis que le mode multi en ligne et certaines musiques ont disparu. Bref, absolument aucune raison de dépenser autant pour un machin de 2009, sachant que la version d’origine est toujours dispo pour 5 € (beaucoup moins en solde) et qu’il ne lui manque rien d’essentiel à l’exception de la prise en charge du 16:9.
- Et puisqu’on parle de remake/remaster foireux, touchons un mot sur le retour du Scarface: The World Is Yours de 2006. Un remaster est apparu chez Epic avant d’être immédiatement délisté, mais les petits malins l’ayant téléchargé ont réalisé qu’il contenait… un mod amateur, pour lequel le développeur n’avait pas été contacté. La fiche produit indique que certains éléments visuels ont été améliorés par IA, avec la possibilité de garder le rendu original. Face aux critiques, l’éditeur EC Digital Entertainment a publié un message expliquant que le titre avait été mis en ligne trop vite… avant de supprimer le communiqué et le jeu. Il y confiait ne pas avoir encore finalisé la question des droits, ce qui, pour une licence comme Scarface, est quand même plutôt audacieux. Pas sûr qu’on le revoit de si tôt.

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